Cueillir des algues pour nourrir les plantes

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18 octobre 2022 Par webmestrecrbm

Les changements climatiques posent de plus en plus de défis aux producteurs agricoles. L’entreprise de biotechnologie marine OrganicOcean, basée à la frontière entre Trois-Pistoles et Notre-Dame-des-Neiges, leur vient en aide en fabriquant un biostimulant pour plantes fait à partir d’algues.

Selon le président d’OrganicOcean, Martin Poirier, les algues marines stimulent le métabolisme des plantes et leur permettent de faire face à certains stress, comme les sécheresses.

La production de ce biostimulant est rendue possible grâce au déploiement d’une dizaine de cueilleurs d’algues qui se rassemblent à marée basse, près du quai de Trois-Pistoles.

On se dirige vers le bateau avant que la marée ne commence à baisser et on a à peu près une heure de bateau à faire à chaque jour pour se rendre jusqu’au lieu de cueillette. Il y a toute une opération de marquage, parce que ça vient avec son lot de défis de venir s’échouer sur une berge avec un bateau, explique le cueilleur d’algues Émile Beauchamp.

Deux personnes déchargent les algues dans de grands sacs près du bateau sur les berges du Saint-Laurent.

La pratique est réglementée par Pêches et Océans Canada. Photo : Radio-Canada/Jennifer Boudreau

Une fois sur place, faucille à la main, Émile Beauchamp sélectionne une algue, l’ascophylle noueuse. Cette algue domine généralement la zone intertidale du Saint-Laurent.

Il s’agit d’une algue avec une énorme capacité d’adaptation, elle survit aux conditions difficiles du fleuve Saint-Laurent, telles que le gel et le mouvement des marées.

C’est un travail assez rudimentaire en fait, on utilise des faucilles et des brouettes. Ensuite, on s’en va porter les algues au bateau, où il y a une rampe pour remplir les sacs. Après, il y a un bras mécanique pour charger sur le bateau, affirme-t-il.

Émile Beauchamp souriant sur les berges du Saint-Laurent.

Émile Beauchamp, cueilleur d’algues Photo : Radio-Canada/Jennifer Boudreau

Cette pratique est réglementée par Pêches et Océans Canada. Chaque année, le lieu de cueillette change.

On laisse trois ans pour que l’algue puisse reprendre. Il faut toujours laisser une belle repousse, à peu près 15 centimètres. L’idée c’est de pouvoir la laisser repousser, soutient le cueilleur.

Ça reste ici, c’est produit ici, c’est cueilli ici.Émile Beauchamp, cueilleur d’algues

Une fois la collecte terminée, les algues sont transportées à l’usine d’OrganicOcéan, à quelques minutes du lieu de cueillette.

Ce sont des produits bios, c’est fabriqué localement. On est dans un contexte de développement durable, de récolte durable d’algues marines et d’économie circulaire, déclare le président de l’entreprise, Martin Poirier.

Il ajoute qu’à l’usine, l’objectif est d’aller chercher des composés actifs spécifiques qui vont permettre de stimuler le métabolisme des plantes.

Les algues sont transformées et prennent différentes formes absorbables. Photo : Radio-Canada/Jennifer Boudreau

Les algues sont transformées, prenant différentes formes absorbables. Elles peuvent notamment devenir du concentré liquide, de la poudre soluble ou un produit granulaire.

Avec tout ce qu’on voit au niveau des changements climatiques, c’est sûr que ces outils-là, qui sont biologiques, qu’on apporte à la culture par voie naturelle, ça permet d’aller chercher des gains de productivités et de gérer l’impact des stress de façon efficace, souligne M. Poirier

Les produits sont par la suite utilisés par les producteurs agricoles dans les cultures maraîchères pour maximiser la productivité des plantes.

D’après le reportage de Jennifer Boudreau

Source : Radio-canada

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