
2 novembre 2022 Par webmestrecrbm
Comment un résidu provenant de l’industrie laitière peut-il se transformer ultimement en pétrole pour des navires? Voilà l’exploit auquel participe Innofibre depuis un an, et ce, avec différents partenaires.
«On travaille à valoriser un résidu de procédé chez Agropur qui est le perméat de lait. Et l’une des façons, c’est de faire pousser des microalgues dedans, ce qui relève du Centre de recherche sur les biotechnologies maritimes», explique le chercheur Julien Bley.
Innofibre s’occupe plutôt de l’étape de la transformation thermochimique des microalgues. «Ce qu’on fait, on chauffe les algues à très haute température et à haute pression et à la sortie de ce procédé-là, on a ce qu’on appelle un biobrut. Ça ressemble à du brut pétrolier et ça a des propriétés similaires», décrit-il.
«Dans le fond, on recrée le processus que la terre a fait pour créer le pétrole, soit des microalgues qui ont sédimenté dans le fond de la mer et qui, au fil du temps, se sont transformées en pétrole. Nous, on refait ce procédé là, mais en 30 minutes, sous haute pression, haute température», ajoute le spécialiste.
Le but, dit-il, c’est d’utiliser ça pour le transport maritime. «C’est pour ça qu’on est en partenariat avec Innovation maritime, qui est un centre de recherche pour les transports, tout ce qui est maritime. Eux vont tester ce biocarburant-là dans des miniturbines de bateau pour voir à quel point c’est utilisable», précise M. Bley.
L’autre partenaire du projet, c’est Greenfield Global qui est un producteur de biocarburant ici au Québec.
«Tout est au stade expérimental. Chez Innofibre, on a fait notre premier litre de biocarburant. On a un réacteur de 20 litres, on a monté les algues sous pression et haute température et on a sorti un litre de biocarburant du produit. Le bateau n’ira pas très loin, mais au moins, on a fait un litre», conclut avec humour l’ingénieur chimique.